vendredi 16 avril 2021

La Colonne de la Déesse

Comme je vous l'avais annoncé, je vous invite à découvrir l'histoire de cette colonne.



Du haut de ces 17 m, dominant la Grand Place de Lille (qui portera le nom de place du Général de Gaulle) la Déesse symbolise la ville de Lille, son courage et sa résolution lors du siège des Prussiens du 29 septembre au 6 octobre 1792.

Malgré le siège et les bombardements, la ville de Lille est restée fidèle à la république et est sortie invaincue de cette longue semaine.

C'est en 1842 que fut posé la première pierre et m'inauguration eut lieu le 8 octobre 1845.

La colonne est dessinée par Charles Benvignat, architecte de la ville de Lille et la sculpture a été réalisée par Théophile Bra, deux artistes régionaux.

La colonne en granit canelé mesure 12,50 m et est posée sur un socle de 3,65 m de diamètre.
Sur chaque face du piédestal sont gravé :
  • en face : « Nous venons de renouveler notre serment d'être fidèle à la Nation, de maintenir la Liberté et l'Égalité ou de mourir à notre poste. Nous ne sommes pas des parjures. » réponse du maire André aux assiégeants ;
  • à droite : « Levée du Siège, nuit du 7 au 8 octobre 1792. » ;
  • au dos : « Aux Lillois de 1792. Hommage de nos concitoyens. 1842. » ;
  • à gauche : « Les habitants de Lille ont bien mérité de la patrie (Décret du 12 octobre 1792). ».
Los de la préparation de la statue, Théophile Bra déclara :

«Lille ! Lille ! C'est une femme dont le front doit porter l'empreinte du courage calme et obstiné des Flamands ; il faudra que sa poitrine soit couverte, qu'elle soit large et ferme, que ses flancs soient développés et vigoureux, car la Flamande est à la fois chaste, robuste et féconde… Tout le torse traduira la fertilité de notre territoire ; les bras sont forts et nerveux, car Lille travaille beaucoup et toujours… Oui, je vois d'ici ma Lille républicaine… L'Autrichien vient de la sommer de se rendre… Il faut qu'elle réponde… Je ferai parler sa main gauche qui désignera d'un doigt impérieux notre réponse héroïque inscrite à ses pieds… … Cette autre main armée d'un boutefeu se tiendra toute prête à répliquer à l'insolence autrichienne… Oui, oui, c'est bien cela, je vois ma statue de Lille, je la vois. »



Voici donc la Statue imaginée par Théophile Bra. Elle mesure trois mètres de haut, dans sa main droite un boutefeu, bâton coiffé d'étoupe servant à allumer la mèche des canons. Sa main gauche désigne les inscription au pied de la colonne. 
Allégorie de la ville de Lille, coiffée d'une couronne de tours, elle nous présenterait les traits de Marie-Josephe Bigo-Danel, l'épouse du maire de l'époque, Louis Bigo-Danel

Elle devait tout simplement s'appelait « Ville de Lille », mais les lillois l'ont très vite baptisée la Déesse


En 1914, les allemands enlèvent les 4 mortiers autrichiens situés au pied de la colonne et la statue a échappé de justesse aux réquisitions de l'occupant de toutes les pièces en bronze des monuments lillois.

carte postale ancienne avec les mortiers autrichiens

Et c'est en 1989, lors du creusement du parking de la Grand Place que la colonne sera dotée un bassin circulaire et d'une fontaine

vue de la colonne de dos montrant le bassin et les jets d'eau

Sources :

5 commentaires:

  1. Très belle statue et très belle histoire.
    Et ta broderie est vraiment superbe.
    Bisous

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  2. MERCI Brigitte pour toutes ces explications très intéressantes. Je ne connais pas du tout cette ville ...
    Bonne soirée , bises .

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  3. Merci pour tes explications très intéressantes.
    Lille est unr très belle ville.
    Bon week-end, gros bisous.

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  4. Merci pour ce reportage.
    J'espère qu'un jour je pourrai la voir en vrai. :-)
    Doux weekend
    Bises

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  5. Bravo pour ta broderie et merci pour ce parcours historique
    Bizzzzz et bon WE

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